SALVE JESU
Soprano I et II, Dessus I et II, Violoncelle et Théorbe
Salve Jesu retrace le parcours du répertoire de la contre-réforme vers l’Allemagne. À l’orée du XVIIe siècle, une révolution dans la conception de l’art naît de la volonté de retrouver les effets expressifs de l’art antique, dont les auteurs anciens portaient témoignage.
Le nouveau style est étroitement lié à l’activité de la Camerata Bardi à Florence et de compositeurs tels que Girolamo Mei (1519 - 1594), Vincenzo Galilei (v.1520- 1591), Emilio dei Cavalieri (1550 - 1602) et bien entendu Claudio Monterverdi (1567 - 1643).
Sous l’inspiration des formes antiques, la monodie accompagnée donne la primauté au texte littéraire: le changement le plus spectaculaire induit par ces expérimentations musicales, poétiques et philosophiques, est donc un renversement de la hiérarchie entre texte et musique, cette dernière devenant la servante des intentions expressives du texte poétique. Pour assurer une parfaite intelligibilité de ce dernier, la modulazione (monodie) est préférée à l’armonia (polyphonie).
La monodie accompagnée constitue le matériau de construction du style représentatif. Ce mode de chant implique une volonté d’expressivité extrême, une recherche constante du dramatisme dans la déclamation monodique. La musique illustre le sens du texte, ses affects, par des figures de rhétorique musicale. Attentifs aux accents et aux figures expressives contrastées du discours, les compositeurs emploient profusion de moyens musicaux pour en expliciter les intentions, les gestes verbaux.
Ce style rhétorique des musiciens Vénitiens, adopté par Heinrich Schütz, trouvera en Allemagne une expression propre et particulière, témoignage d’une piété passionnée et expressive.
Œuvres de:
Claudio Monteverdi (1567 – 1643),
Heinrich Schütz (1585 – 1672),
Dietrich Buxtehude (1637-1707)